En mer, la chute ne prévient pas !

#4 RÉCUPÉRER

Un homme à la mer qui flotte en sécurité et qui est localisé doit enfin être récupéré. Il s'agit d'une situation d'urgence dont la réussite tient dans la préparation et l’entraînement régulier de l’équipage. Chaque marin doit connaître et maîtriser parfaitement son rôle : tâche à exécuter, placement à bord du navire, matériels à mettre en œuvre. Si certains de ces matériels sont disponibles dans la drome de sauvetage du navire, d’autres équipements, non obligatoires, peuvent apporter une aide supplémentaire et faciliter la récupération de l’homme à la mer.

Procédure et exercices de récupération d'un homme à la mer

Le succès de la récupération d’un homme à la mer dépend de la bonne exécution à bord du navire, d’un ensemble d’actions coordonnées entre tous les marins. Dans une situation d’urgence, la panique, l’absence de préparation, la méconnaissance de l’usage du matériel font perdre du temps, entament les chances de survie de l’homme à la mer et sont une source potentielle de suraccident. L’improvisation n’est donc pas permise.

Rédiger une procédure

À la manière des rôles d’appel en cas d’incendie ou d’abandon, une procédure de récupération d’un homme à la mer doit être rédigée. elle indique les instructions que chaque marin doit suivre en cas d’accident : placement, tâche à accomplir, matériel à mettre en place, informations à transmettre, etc. Idéalement, elle est affichée à plusieurs endroits du navire de façon à ce que chaque marin puisse en avoir connaissance. Cette procédure doit également prendre en compte la variabilité des situations potentielles d’accident. Les actions à mener ne sont pas les mêmes selon l’état de conscience de la victime, la manœuvrabilité du navire, l’état de la mer, l’obscurité, etc.

Le programme RECOMER permet aux patrons et armateurs de navires de pêche de 12 à 24 mètres de rédiger une procédure de récupération d'homme à la mer grâce à une procédure-type et un guide prévus à cet effet

IMPORTANT !

Quel que soit son niveau de gravité, la chute à la mer est un accident du travail qui doit faire l’objet d’une déclaration à l’ENIM par le biais du “Rapport de blessure, maladie ou décès” (formulaire RPM 102). Une chute à la mer sans conséquences physiques immédiates, peut en effet provoquer des symptômes post-traumatiques dont les conséquences ne pourront être prises en charge en l’absence de déclaration préalable.

Réaliser des exercices périodiques

La procédure de récupération d’un homme à la mer s’accompagne d’exercices périodiques pour que les marins en maîtrisent tous les aspects. Sous la responsabilité du capitaine, les exercices ont pour but de connaître le rôle de chacun à bord en cas d’accident ainsi que les différentes actions à mener. Ils permettent également de s’assurer que les marins maîtrisent les différents dispositifs de récupération d’un homme à la mer disponibles à bord. À l’issue de chaque exercice, un débriefing permettra de mettre en évidence les éventuels problèmes ou difficultés auxquels les marins du bord ont été confrontés : compréhension de l’exercice, communication entre marins, connaissance du matériel, etc. Les difficultés relevées, consignées par écrit, permettront la mise en place de futures améliorations, l’achat de matériels supplémentaires ou la modification de la procédure de récupération.

L'IMP a réalisé de nombreux exercices de récupération d'homme à la mer à bord de navires de pêche dans le cadre du programme RECOMER. Les résumés vidéo de chaque exercice sont disponibles sur cette page.

Résumé-vidéo d'un exercice de récupération d'homme à la mer réalisé à Granville le 20/05/22. L'intégralité des exercices sont consultables sur le site recomer.fr

Le matériel de récupération de l'homme à la mer

La réglementation sur la sécurité des navires impose l’embarquement d’une drome de sauvetage dont les équipements, destinés à l’abandon du navire, peuvent aider à la récupération d’un homme à la mer. Cependant, ils n’y sont pas toujours adaptés et peuvent montrer leurs limites pour une récupération efficace. Il est donc recommandé de s’équiper de matériels complémentaires.

Matériels de sécurisation

Radeaux de sauvetage individuels ou collectifs, à largage manuel ou automatique en complément de la drome de sauvetage

> Objectif : offrir à une ou plusieurs victimes conscientes, un abri dans l’attente des secours

> La victime doit être consciente

Matériels de liaison

Lignes de jet combinées avec une bouée (rigide ou souple) / Lance-amarre

> Objectif : établir et maintenir un lien entre le navire et une victime consciente et, le cas échéant, la remonter à bord

> La victime doit être consciente

Matériels de remontée à bord

Échelles rigides ou semi-rigides (y compris l’échelle de pilote) / Marches encastrées dans le pavois

> Objectif : permettre à une victime consciente de remonter seule à bord du navire ou à l’inverse, à un membre d’équipage d’accéder à l’homme à la mer

> La victime doit être consciente

Matériels de repêchage

Gaffe de récupération (mise en œuvre manuelle) / Cage de récupération (mise en œuvre avec auxiliaire de levage)

> Objectif : saisir l’homme à la mer et le hisser à bord du navire

> La victime peut être consciente ou inconsciente

Drones d’assistance ou de sauvetage

Engins télécommandés aériens ou nautiques

> Objectif : faciliter le repérage de l’homme à la mer, lui apporter une aide à la flottaison ou le ramener à proximité du navire d’assistance

> La victime doit être consciente

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