Un homme à la mer qui, grâce à son EPI contre le risque de noyade flotte en sécurité, doit pouvoir alerter et être localisé, de jour comme de nuit, quelques soient les conditions météorologiques. C'est le rôle des dispositifs individuels de localisation. Intégrés à un EPI contre le risque de noyade, ils sont largement conseillés car ils multiplient considérablement ses chances de survie. Il existe deux grandes familles de balises individuelles : la PLB (personal locator beacon) et la MOB (man overboard). Dans le premier cas de figure, la balise activée permettra d’alerter directement les secours et, dans le second, d’alerter en priorité le bord.

La balise de type P.L.B.

La PLB (personal locator beacon ou “balise individuelle de localisation”) fonctionne sur le même mode que la radiobalise de localisation du navire dite “balise de pont”. Conçue pour être activée manuellement, elle permet à un homme à la mer conscient, d’alerter les secours en tout point du globe grâce au réseau de satellites COSPAS-SARSAT.

Un fonctionnement encadré au niveau international

La problématique de l’homme à la mer s’inscrit dans celle plus large de la recherche et du sauvetage des personnes en détresse en mer encadrée au niveau international par la convention SAR (search and rescue) de l’organisation maritime internationale qui organise le SMDSM (système mondial de détresse et de sécurité en mer). Dans ce cadre, c’est le programme COSPAS-SARSAT qui fournit les alertes de détresse et les données de localisation précises. Ce système vise, en cas de détresse, à ce qu’un navire puisse en tout temps et en tout lieu disposer de moyens de communication pour entrer en contact avec les autorités à terre chargées des opérations de recherche et de sauvetage. En France, les organismes en charge du respect de la convention SAR sont d’une part l’administration maritime et d’autre part l’ANFR (agence nationale des fréquences radioélectriques) qui fixe les fréquences radio VHF dédiées aux communications maritimes de sécurité :

Sur le littoral, les relais sont les sémaphores et les CROSS (centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage).

Enregistrement de la PLB

Il existe, d’une part, les PLB codées qui doivent être enregistrées sur le site internet de l’ANFR afin obtenir un numéro MMSI (maritime mobile service identity), identité numérique unique facilitant la reconnaissance d’un navire et de son pavillon ou d’une personne. Ce numéro, transmis lors des communications de détresse, assure une identification rapide d’un navire et/ou d’un marin par les centres de secours qui disposent d’un accès à la base de données de l’ANFR. D’autre part, on trouve les PLB non codées par MMSI qui doivent être enregistrées auprès du FMCC sur le site internet : registre406.cnes.fr. les informations indiquées concernent notamment l’identité du porteur de la balise.

Comment ça marche ?

Une PLB est un petit émetteur portable, autonome, qui doit être activé manuellement dans une situation de détresse. Dès son activation, la PLB émet un signal codé sur la fréquence 406 Mhz qui comprend : l’identification de l’utilisateur, sa position géographique (si GPS intégré) ainsi qu’un signal de radioralliement permettant aux sauveteurs de converger vers l’homme à la mer. le signal reçu par les satellites COSPAS-SARSAT est transmis au FMCC (centre de contrôle de la mission de Toulouse) puis relayé aux cross qui assurent la mise en œuvre et la coordination des opérations de secours. Grâce à la couverture mondiale, l’alerte des secours est directe mais pas forcément rapide. la dépendance au système satellitaire ainsi qu’à la procédure de gestion des alertes permettant de distinguer les vraies des fausses, peut rallonger le délai d’arrivée des secours.

IMPORTANT !

La PLB se déclenche uniquement manuellement ce qui la rend inefficace lorsque l’homme à la mer est inconscient.

La balise de type M.O.B.

Contrairement aux balises PLB, les dispositifs d’homme à la mer sont des équipements de détection et de positionnement de l’homme à la mer qui ont pour objectif d’alerter en priorité le bord dès la chute d’un marin conscient ou non, par le déclenchement d’une balise intégrée le plus souvent dans un EPI contre la noyade de type autogonflant. Il répond à l’esprit de solidarité entre marins car le navire ou les navires à proximité doivent pouvoir porter secours rapidement au marin en difficulté.

La MOB de type AIS-ASN

Ce type de balise fonctionne sur des fréquences VHF publiques en s’appuyant sur deux systèmes de communication : l’AIS (automatic identification system) et l’ASN (appel sélectif numérique). En cas de chute à la mer, la balise se déclenche automatiquement (quand elle est intégrée dans un EPI contre le risque de noyade). Elle émet un signal d’alerte privé en ASN (canal 70 VHF) capté par le navire référent et un signal de positionnement public en AIS (envoi du numéro de série). Si dans un délai de 10 minutes maximum, le navire référent n’acquitte pas l’alerte ASN, le signal devient alors public et peut être capté par les autres navires à portée, équipés d’un récepteur ASN, ainsi que par les CROSS et les sémaphores. la localisation de l’homme à la mer s’effectue quant à elle, grâce à l’AIS dont le signal est reporté et visualisé sur un logiciel1 de cartographie marine prenant en compte les alertes MOB.

IMPORTANT : Aà compter du 1er avril 2020, les MOB de type AIS-ASN seront obligatoires pour les marins naviguant seuls à bord des navires de pêches professionnels.

La MOB homologuée DAHMAS

Ce type de balise est conçu conformément aux exigences de la Division 332 de la réglementation sur la sécurité des navires relatives aux DAHMAS (dispositifs d’alarme d’homme à la mer et d’actions de sauvetage). Le matériel de ce type disponible sur le marché fonctionne sur un réseau privé. Il requiert l’installation à bord du navire d’une antenne réceptrice, d’une alarme visuelle et sonore ainsi que d’une console de gestion des alertes et de localisation de l’homme à la mer. En cas de chute à la mer, la balise se déclenche automatiquement (quand elle est intégrée dans un EPI contre le risque de noyade). Elle émet un signal de détresse capté par le navire référent (navire duquel le marin est tombé). Celui-ci connaît alors le cap à suivre pour rallier l’homme à la mer et sa position GPS en temps réel. Par ailleurs, il amplifie et relaie le signal de détresse autour de lui. Les autres navires à proximité équipés du même système reçoivent alors l’alerte et peuvent, à leur tour participer aux secours. Des fonctionnalités complémentaires peuvent être asservies aux MOB DAHMAS (ex : coupe-moteur, largage automatique de radeau).

Le cas des balises MOB AIS

Ces balises, autonomes, fournissent uniquement un signal de localisation via l’AIS. Elles ne déclenchent pas d’alerte “homme à la mer” et de ce fait ne sont pas reconnues par l’administration maritime comme dispositif de secours de l’homme à la mer.

Dans quelle condition choisir une MOB ?

Compte tenu de leur mode de fonctionnement, les balises MOB sont particulièrement adaptées aux situations suivantes :

Tableau comparatif

Le tableau ci-dessous synthétise les principales caractéristiques techniques des balises de type PLB et MOB.

Comparatif PLB / MOB

Comment être repéré plus facilement ?

Qu’elles soient de type PLB ou MOB, les balises fournissent une information assez précise de la localisation de l’homme à la mer. Néanmoins, le repérer à l’œil nu peut être difficile par mer formée ou dans l’obscurité. Dans ces conditions, une bonne visibilité est importante et l’utilisation d’accessoires de repérage peut faire la différence.

Privilégier la haute visibilité

À bord des navires, il est conseillé de porter des vêtements et des équipements de protection individuelle (casques de protection, équipements individuels de flottabilité…) de couleurs vives pourvus de bandes réfléchissantes.

S’équiper d’accessoires de repérage

Souvent proposés en option, des accessoires peuvent être ajoutés aux EPI contre le risque de noyade pour augmenter la visibilité de l’homme à la mer. Sans être exhaustif, on peut citer :

> Fluorescéine : poudre conditionnée en sachet qui, diluée dans l’eau, génère une tâche verdâtre pendant 5 heures, visible de jour à une distance de 500 m. Particulièrement utile pour être repéré par les secours aériens. Mise en œuvre manuelle.

> Bâton luminescent (cyalume) : tube en plastique comprenant un réactif qui produit une lumière fluorescente (certains éclairent jusqu’à 12 heures). Mise en œuvre manuelle.

> Lampe flash : émet des éclats visibles à plusieurs milles par nuit noire et ciel dégagé. Selon les modèles, elle peut se déclencher automatiquement au contact de l’eau. Certaines balises en sont équipées de série.

Voir aussi