Prévenir les blessures aux mains
les gants de protection : recommandations pour l'achat et la mise à disposition des marins
"PRÉVENIR LES BLESSURES
AUX MAINS"
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En complément des mesures de prévention collectives, les gants de protection sont des EPI (équipements de protection individuelle) efficaces dès lors qu'ils sont adaptés aux risques et aux marins qui les portent. Cependant, face à une offre pléthorique, faire le bon choix peut être difficile. Il est donc nécessaire de structurer sa démarche d'achat et de bien connaître les spécificités de protection disponibles pour chaque type de gants.
LA PROTECTION COLLECTIVE
Dans le cadre de la démarche générale de prévention, il est indispensable de mettre en œuvre des mesures de protection collectives AVANT d’envisager la mise à disposition d’EPI. S’agissant des blessures aux mains, une attention particulière sera portée aux solutions techniques qui peuvent être mises en œuvre pour réduire les risques liés aux machines.
Structurer la démarche d'achat et de mise à disposition
L’offre de gants de protection pour les professionnels est très vaste et peut rendre le bon choix difficile. Pour y parvenir, l’employeur doit mettre en place une démarche en 3 étapes successives : sélectionner, tester et mettre à disposition.
Étape 1 : sélectionner des gants de protection
Cette première étape doit permettre de réaliser une sélection restreinte de gants de protection adaptés aux risques, au travail, aux marins et à l’entreprise. Pour cela, il faut :
Identifier et évaluer les risques aux mains auxquels le marin est exposé. Il s’agit de déterminer la nature des risques (mécanique, chimique, thermique, bactériologique, électrique) et leur niveau (fréquence d’exposition et gravité potentielle en cas d’accident).
Identifier les contraintes du travail. Elles peuvent être d’ordre organisationnel (ex : temps de port, fréquence d’enfilage/retrait du gant), technique (ex : dextérité, précision gestuelle, nature/taille des pièces à manipuler) et environnemental (chaleur, froid, humidité).
Identifier les contraintes individuelles. Il s’agit de prendre en compte la taille des mains et l’existence d’éventuelles sensibilités cutanées ou d’allergies à certains matériaux (latex par ex.)
Déterminer un rapport prix/fiabilité en misant par exemple sur des gants d’entrée de gamme renouvelés très fréquemment car ils s’usent vite ou bien préférer des gants plus haut de gamme et (a priori) plus résistants qui seront renouvelés moins souvent.
A l’issue de cette démarche, une “carte d’identité” du gant de protection idéal pourra être définie et permettra de sélectionner une ou plusieurs références auprès des fournisseurs spécialisés (Cf. Liste des fabricants / distributeurs).
Étape 2 : tester les gants de protection
Si plusieurs références de gants de protection ont été sélectionnées, elles doivent être testées par les marins en situation de travail réel. Ils peuvent ainsi évaluer concrètement l’adaptation des gants aux risques auxquels ils sont exposés, au travail à réaliser et au confort d’utilisation.
Étape 3 : mettre à disposition les gants
Le ou les gant(s) de protection retenu(s) à l’issue des tests sont mis à disposition gratuitement des marins par l’employeur. Celui-ci leur fournit par ailleurs une information relative aux conditions d'utilisation et de renouvellement des gants ainsi qu'une description des protections offertes.
Recommandations issues de l’accidentologie maritime
Les résultats de l'étude statistique de l'accidentologie aux mains dans le secteur maritime menée par l’IMP montrent que les marins sont le plus souvent victimes de coupures et de piqûres qui provoquent majoritairement des plaies. Cela se remarque particulièrement dans le secteur de la pêche et des cultures marines. Les accidents de type “frappé, entraîné, coincé par…” sont ensuite les plus représentés. Ils provoquent autant de plaies que de fractures, luxations. Pour ces deux typologies d’accident, des recommandations spécifiques quant au choix des gants de protection peuvent être formulées.
Contre les coupures et les piqûres
Pour se protéger efficacement des risques de coupures et de piqûres, les gants doivent offrir une bonne protection contre les risques mécaniques avec des niveaux de performance élevés pour ces deux risques. Concrètement, il faut pouvoir identifier sur le gant : le pictogramme “Protection contre les risques mécaniques” sous lequel figurent les quatre chiffres relatifs aux niveaux de performance de protection. Le deuxième chiffre doit être proche de 5 et le quatrième proche de 4.
Contre les chocs
Les gants qui ont une protection spécifique contre les impacts disposent du marquage de la lettre “P” sous le pictogramme “Protection contre les risques mécaniques"
Contre le risque de type “frappé, entraîné, coincé par…”
Se protéger efficacement contre ce type de risque n’est pas aussi évident. En effet, il n’existe pas ici de correspondance directe entre “risque” et “protection” comme c’est le cas pour la coupure et la piqûre/perforation. Le risque d’être “frappé, entraîné, coincé par…” peut sous-entendre deux choses.
Tout d’abord, “être frappé, coincé par…” renvoie à la notion de chocs ou d’impacts subis par les mains pendant le travail. Dans ce cas, on peut recommander de s’orienter vers des gants de protection qui offrent une protection spécifique contre les impacts au sens de la norme EN ISO 13594.
Par ailleurs, chercher à réduire le risque d’être “entraîné, coincé par…” peut signifier d’éviter de travailler avec des gants trop larges ou trop amples qui risquent d’être happés facilement dans un engrenage ou tout organe en mouvement. L’utilisation de gants ajustés, proches de la peau est donc recommandé. Il faut par ailleurs bien prendre en compte les spécificités individuelles de façon à fournir aux marins des tailles de gants appropriées.
Recommandations liées à l’environnement de travail
Dans le secteur de la pêche et des cultures marines, les marins travaillent en milieu humide (si ce n’est en immersion complète comme c’est parfois le cas en ostréiculture) et également dans le froid. Ces deux facteurs environnementaux peuvent nuire au confort de travail mais ne génèrent pas, à eux seuls, d’accident du travail, sauf peut-être dans le cas de gelures sévères lors d’expositions prolongées au froid ou de complications septiques d’une plaie mal protégée contre l’humidité.
Pour se protéger de l’humidité, l’utilisation de gants étanches est nécessaire. L’étanchéité d’un gant est assurée soit par le matériau constitutif du gant ou par son enduction partielle ou totale (PVC, nitrile, latex, caoutchouc…). L’étanchéité est également renforcée si le gant est pourvu d’une manche enduite qui sera plus efficace si elle est longue. A défaut, on peut préconiser l’utilisation de manchettes étanches à porter en complément des gants de protection.
S’agissant de la protection contre le froid, deux stratégies peuvent être envisagées. La première est de choisir un gant intégrant une protection contre le froid au sens de la norme EN 511. La seconde est de s’équiper d’un sous-gant isolant à porter sous le gant de protection.
Les normes de protection
Les protections offertes par les gants sont encadrées par des normes européennes (EN) et/ou internationale (ISO). Elles sont matérialisées par un pictogramme apposé sur le gant de protection et sur son emballage. Ainsi, il est possible de déterminer rapidement les risques auxquels le gant protège.
Ci-dessous, sont résumées les caractéristiques de ces normes et leur pictogramme correspondant.
STOP Blessures aux mains